Hausse du prix des aliments: le pire est à venir.

Certains peinent déjà à joindre les deux bouts.

Ma Fourchette
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Publié il y a 1 an
Hausse du prix des aliments: le pire est à venir.
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Alors que la facture d'épicerie a augmenté de près de 10 % depuis un an en avril, le pire reste encore à venir, d'après l’économiste en chef chez Desjardins, Jimmy Jean, en entrevue avec Radio-Canada. 

Mercredi soir, il a répondu aux questions de Zone économie animée par Gérald Fillion. 

« Ça commence à paraître, mais le pire est probablement encore à venir. Quand on voit les indices des prix à l'importation, il y a de fortes augmentations. Ce sont des contrats qui sont souvent négociés longtemps à l'avance en ce qui concerne les inventaires. Donc, il y a fort à parier que ça va prendre un certain temps encore avant qu'on ressente l'entièreté des effets [de la croissance de l’inflation alimentaire]. Mais il ne faut pas oublier qu'on avait des problèmes de récoltes et des pressions quand la guerre en Ukraine a commencé. On avait déjà des pressions importantes dans l'alimentation. Donc, les risques restent orientés à la hausse et ça force les consommateurs à faire des choix, peut-être à aller moins au restaurant ou à magasiner un petit peu plus », a-t-il expliqué à M. Fillion. 

Selon M. Jean, l'inflation ne sera pas sous contrôle de sitôt. « On n'a jamais été dans une situation où on revient d'une pandémie, il y a encore des problèmes logistiques, des pays aux prises avec des enjeux pandémiques et il y a une guerre. C'est très difficile à prévoir ce genre d'environnement là. C'est une partie de l'inflation qui est très atypique », détaille-t-il. 

Il constate aussi qu'il y a « absolument » une perte du pouvoir d'achat au Canada. « Et c'est ce qui a changé par rapport à 2020-2021. On s'émerveillait du fait que le revenu disponible était en hausse, que l'épargne des ménages avait augmenté. Mais quand on regarde ces variables maintenant, puis qu'on intègre l'effet de l'inflation, ça s'est beaucoup normalisé. On peut dire qu’on est aux alentours des tendances qui existaient avant la pandémie, mais c'est beaucoup moins reluisant que ce l'était il y a quelques mois à peine, étant donné la vigueur de l’inflation. Oui, il y a une érosion du pouvoir d'achat, mais c'est un mal nécessaire. Si on veut ralentir l'inflation, il faut ralentir la demande. Il faut ralentir les ardeurs des consommateurs », a-t-il ajouté. 

Source: Radio-Canada