Fraude alimentaire révélée: des framboises faussement bios et faussement chiliennes ont été vendues au Québec
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Fraude alimentaire révélée: des framboises faussement bios et faussement chiliennes ont été vendues au Québec

Une entreprise prise la main dans le sac!

Ma Fourchette

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L’entreprise montréalaise Alasko prétendait  vendre des framboises biologiques cultivées au Chili et de première qualité. Cependant, il s’est avéré que les fruits étaient plutôt cultivés en Chine, avant de transiter par le Chili. C’est ce que les douanes locales en menant une enquête. Les autorités canadiennes n’avaient jamais connu ce genre de fraude auparavant.

Alasko se proclamait comme  « chef de file mondial de la commercialisation de fruits et légumes biologiques et conventionnels surgelés ». Mais la voilà dans l’eau chaude, avec une histoire de framboises surgelées sur laquelle l’agence de presse Reuters s’est penchée pendant plusieurs mois. Reuters a reconstitué  le parcours des framboises, qui étaient vendues au Canada.

Les petits fruits chinois (non bios) passaient par la Nouvelle-Zélande, avant d’être emballées par l’entreprise chilienne Frutti di Bosco. Ensuite, on les distribuait à Montréal et à Vancouver. 

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Selon les douanes chiliennes, le Canada a reçu 84 % des framboises de Frutti di Bosco.

Cesar Ramirez, le propriétaire de Frutti di Bosco, a été accusé l’an dernier au Chili  d’avoir falsifié des documents d’exportation afin de « faciliter le stratagème », a affirmé Reuters. Ramirez a plaidé coupable et écopé d’une amende et de 122 jours de prison avec sursis. Pour sa part, Alasko n’a pas été accusé et a affirmé à Reuters qu’elle avait respecté les règles commerciales.

Cependant,  Cesar Ramirez a déclaré aux enquêteurs chiliens qu’Alasko lui avait ordonné un reconditionnement des baies chinoises « parce qu’il était plus économique de le faire au Chili ». 

Mentionnons que grâce à un accord de libre-échange avec le Chili, les fruits peuvent entrer au Canada sans droit de douane, alors que ceux qui proviennent de Chine demandent des frais  de 6 %.

Le  patron de Frutti di Bosco a également affirmé  qu’Alasko a « directement financé et supervisé » l’opération, a mentionné Reuters. Entre 2014 et 2016, Frutti di Bosco a acheminé pour au moins 12 000 000$ de framboises au Canada. Ces envois se seraient poursuivis au moins jusqu’en 2018, selon l’enquête de Reuters.

L’entreprise Alasko, dont le siège social est situé à Saint-Léonard. Elle vend ses fruits et légumes surgelés à Costco, entre autres. Elle développe également des marques maison pour les détaillants, en plus d’approvisionner les secteurs institutionnel et industriel.

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Alasko s’est placé à l’abri de ses créanciers en vertu de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité le 10 septembre. Les documents officiels préparés par Raymond Chabot indiquent que les dettes de la société atteignent 68,4 millions minimum.

Alasko fait face à une poursuite en dommages de 26 000 000$, intentée par Cesar Ramirez, le propriétaire de l’entreprise d’emballage de fruits Frutti di Bosco, au Chili.

Au Chili, les douanes n’ont pas recommandé de poursuites pénales contre Alasko, qui d’ailleurs  nié tout acte répréhensible. En mars dernier, elle a fait parvenir à Reuters une déclaration dans laquelle elle affirmait s’être toujours conformée à toutes les réglementations sur les importations et les exportations de fruits. L’entreprise a ajouté ne  plus faire affaire avec Frutti di Bosco.

Il semblerait que le Canada n’ait pas été informé de cette affaire par les autorités chiliennes, selon  le journaliste Dave Sherwood. Le ministère des Affaires étrangères, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et l’Agence des services frontaliers du Canada n’ont aucun dossier sur cette affaire, selon une source canadienne.

On sait toutefois que l’ACIA a  entamé une enquête sur cette histoire, après en avoir été informée par Reuters.

En 2017, Alasko avait déjà fait parlé d’elle au Québec pour une autre crise reliée aux framboises, après avoir importé (comme d’autres compagnies) des petits fruits provenant de Chine et qui étaient contaminés par un norovirus,  virus très contagieux qui provoque de graves gastroentérites. Au moins 724 Québécois avaient alors été malades. Ces framboises contaminées provenaient, d’après des documents officiels, de Harbin Gaotai Food Co., l’entreprise chinoise qui approvisionnait l’usine chilienne Frutti di Bosco. 

Source: La Pfresse
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