Ma Fourchette

Crise du coronavirus: le Jardin botanique de Montréal veut doubler sa production de légumes

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Les pépinières ont récemment été ajoutées à la liste des services essentiels au Québec. Ce qui fait que le Jardin botanique de Montréal a pu reprendre graduellement sa production de plants de légumes depuis mardi dernier. 

La mairesse de Montréal, Valérie Plante a demandé à la direction du Jardin de donner les récoltes aux banques alimentaires de la ville, pour les aider en cette période de pandémie.

Au milieu du mois de mars, le Jardin botanique a été forcé de se débarrasser de semis de légumes qui avaient été plantés en serres avant le début de la pandémie de la COVID-19, à cause de la réduction imposée de personnel.

« On a effectivement dû mettre au compost des semis qu’on venait juste de démarrer. C’est sûr que c’est crève-cœur. Mais du jour au lendemain, on est passé d'une équipe de 25 horticulteurs à 4 », a expliqué Anne Charpentier, directrice du Jardin.

« Les 17, 18 mars, on a eu l’ordre de passer en mode “service essentiel” et [le mandat], c'était vraiment de sauver nos collections [de végétaux] et de faire de la phyto protection, c'est-à-dire s’assurer qu’il n’y ait pas de maladies [dans les plantes]. »

Madame Charpentier a mentionné que la production potagère n’est que la « pointe de l’iceberg » de tout ce qu’il faut entretenir au Jardin botanique : « collection tropicale, collection précieuse, orchidées, bonsaïs, cactus… ». Au Jardin botanique, la majeure partie des serres abritent les expositions ouvertes au public et servent à conserver divers végétaux.

Même si ce n’est pas sa mission première, le Jardin botanique a choisi de doubler sa superficie destinée à la culture potagère cette année, dans le contexte de la pandémie.

« Ça fait deux semaines qu’on travaille avec nos équipes pour voir quel geste on peut poser pour contribuer à notre façon », a confié madame Charpentier.

Le « Jardin des nouveautés », qui met en temps normal en vedette des plantes ornementales et qui possède une superficie de 3000 mètres carrés, sera transformé en potager.

« On va y organiser des ateliers cet été pour montrer comment faire un potager », a expliqué la directrice, qui dit garder l’espoir d'ouvrir les portes du Jardin botanique au public dans les prochains mois, en respectant les mesures de distanciation. 

Mais pour l’heure, en attendant de savoir si ce sera possible ou non, certains horticulteurs du Jardin botanique conçoivent des capsules vidéo pour le web afin d’accompagner les gens dans la préparation de leurs semis et l'entretien de leurs potagers.

Par le passé, le Jardin botanique comptait déjà deux jardins qui étaient réservés aux plantes potagères, soit le « Jardin nourricier », qui a une mission éducative et les « Jardins-jeunes », dont le but est d’initier les jeunes de 8 à 15 ans au jardinage.

Chaque année, les récoltes du Jardin nourricier étaient distribuées à des organismes communautaires. Les jeunes, pour leur part, pouvaient repartir avec le fruit de leur travail. Même si les enfants et adolescents ne peuvent pas participer aux Jardins-jeunes cette année, à cause de la situation particulière de ce moment, les légumes seront quand même cultivés par des employés.

« La mairesse [Valérie Plante] nous a interpellés mardi pour demander expressément qu’on puisse remettre notre production à des banques alimentaires cette année », a mentionné Annie Charpentier. La directrice ne connaît pas encore la liste des organismes qui recevront le tout.

Montréal n’est pas la première ville à désirer distribuer des légumes à ses résidents pendant la pandémie. La ville de Victoria a décidé d’affecter une partie de ses serres à la production potagère. La différence ici, c’est que la capitale de la Colombie-Britannique donnera des plants de légumes que les résidents pourront faire pousser dans leur jardin.


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Au Jardin botanique, Charpentier n’est pas encore en mesure de chiffrer la quantité de légumes qui pourraient être produits et distribués cette année. 

Habituellement, le Jardin prépare 70 000 plantes annuelles et plus de 17 000 plants de légumes dans ses serres. Ces végétaux sont ensuite transplantés dans ses jardins.

Mais cette année n’a rien d’habituel, même si les activités reprennent lentement cette semaine.  Les employés ne sont pas tous de retour au travail et ils devront travailler en respectant les mesures de distanciation, ce qui aura une incidence sur la production, affirme la directrice de l’endroit.

Anne Charpentier espère que les jardins communautaires de l’île de Montréal pourront eux aussi rouvrir, afin de permettre aux gens qui le souhaitent de s’adonner au jardinage. Pour le moment, les jardins communautaires et collectifs sont encore fermés. 

« Jardiner, ça fait tellement de bien. Et c’est tellement gratifiant de pouvoir faire pousser ses légumes », a-t-elle confié.

La fin de semaine passée, une pétition a été mise en ligne afin de demander que les jardins communautaires et collectifs du Québec soient ajoutés à la liste des services essentiels, comme c’est le cas en Colombie-Britannique. En date du mardi 14 avril, plus de 1500 personnes l'avaient signée.

Source: rad.ca